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Tennis : le fonds souverain saoudien annonce « un partenariat stratégique » aux contours assez troubles avec le circuit ATP

L’Arabie saoudite n’en finit plus d’imprégner le monde du sport. Après le football, la formule 1, le circuit de golf LIV ou encore la MotoGP, le tennis est à son tour dans le viseur du royaume du Golfe depuis quelque temps. Mercredi 28 février, le Public Investment Fund (PIF), le fonds souverain du pays – l’un des plus importants au monde, qui, fin 2020, gérait 350 milliards d’euros –, a annoncé avoir trouvé un accord de « partenariat stratégique pluriannuel » avec le circuit de tennis masculin ATP.
« Ce partenariat vise à améliorer le tennis mondial et son avenir à long terme, annonce le PIF dans son communiqué. Il doit ouvrir de nouvelles opportunités aux prochaines générations de joueurs de tennis. » Un peu plus loin, on y apprend que le PIF « deviendra le partenaire officiel du classement ATP qui se nommera désormais le PIF ATP Rankings » et qu’il « couronnera le numéro 1 mondial de l’année lors des finales [du Masters], à Turin ».
En plus du « Masters Next Gen » – tournoi exclusivement masculin qui promeut le futur du tennis à travers la nouvelle génération et des règles innovantes – qu’elle organise déjà jusqu’en 2027, l’Arabie saoudite s’associera désormais aussi aux tournois d’Indian Wells, Miami, Madrid et Pekin. Sans qu’aucune précision ne soit apportée quant à cette « association ».
Dans le communiqué, Massimo Calvelli, PDG de l’ATP, s’est félicité du fait que ce partenariat marque « un tournant majeur dans l’histoire du tennis » et qu’il va « propulser l’avenir de ce sport ».
Pour tenter de blanchir son image (stratégie de « sportwashing »), le pays du Golfe s’était déjà attaqué à la petite balle jaune. A la fin de décembre, la Riyadh Season Tennis Cup a accueilli le patron du circuit, Novak Djokovic, et son dauphin, l’Espagnol Carlos Alcaraz, ainsi que la Biélorusse Aryna Sabalenka (numéro 2 mondiale) et la Tunisienne Ons Jabeur (numéro 6) à l’occasion d’une exhibition en marge du lancement de la saison 2024. « C’était une expérience extraordinaire, s’était enthousiasmée Sabalenka. Ils nous ont vraiment bien traités. Ils aiment vraiment le tennis. »
Lundi 15 janvier, Rafael Nadal était désigné ambassadeur de la Fédération saoudienne de tennis (STF) pour assurer la « promotion du tennis ». Une académie Rafa Nadal devrait voir le jour dans le pays.
L’Arabie saoudite pourrait aussi bientôt accueillir le Masters WTA, où s’affrontent en fin de saison les huit meilleures joueuses de l’année. En juin 2023, le président de la WTA, Steve Simon, a fait savoir que l’instance encadrant le circuit professionnel féminin « évaluait » la possibilité de déplacer ce tournoi dans le royaume, tout en concédant que l’option était « difficile et complexe ».
Martina Navratilova et Chris Evert, deux légendes du tennis féminin, avaient alors pris la parole face à ces rumeurs insistantes : « Nous savons pleinement l’importance de respecter les différentes cultures et religions. Pour cette raison, nous pensons que permettre à l’Arabie saoudite d’accueillir les finales WTA est totalement incompatible avec l’esprit et l’objet du tennis féminin, et la WTA en elle-même ».
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